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Section humour:

« JE ME SOUVIENS » Devise officielle du Québec depuis 1883

Ce site web se veut un site de vulgarisation politique et d'explications simples et claires de notre histoire passée et actuelle. Il est important que tous connaissent et comprennent son histoire, trop souvent mal interprêtée, et nous laissant croire ce que l'auteur, souvent partisan et subjectif, le veut bien...
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SE SOUVENIR : Avoir de nouveau présent à l'esprit quelquechose qui appartient à une expérience passée
se rappeler, se remémorer, se ressouvenir - Je m'en souviens... (Dictionnaire le Robert, édition 2002)




 

Paroles exprimant une pensée, un sentiment, un mot d’ordre […] Règle de vie, d’action… [Dictionnaire le Robert, édition 2002]

La devise d’une entité, d’un peuple, d’un état n’émerge pas de nulle part. Elle reflète un mot d’ordre, une règle de vie, d’action. C’est un message que nous ont laissés nos grands-parents, nos aïeux, nos ancêtres. Posons-nous alors la question : Pourquoi nous ont-ils laissés cette affirmation, jusqu’en faire notre devise..? N’oublions pas que nos parents, nos ascendants, sont arrivés au Québec (*autrefois appelé Canada) très fiers dans le but de posséder la terre, de s’établir, de fonder des familles, de s’épanouir et de bâtir un pays. Alors pourquoi ont-ils tant voulus que nous n’oublions pas, que nous nous souvenons..?

Nos ancêtres, ces courageux et valeureux gens à qui nous devons notre existence, ne méritent-ils pas qu’on s’interroge et que l’on prenne quelques minutes pour tenter de comprendre leur message...?


 

[Extrait de L'Encyclopédie de L'Agora] En 1984, les origines de la devise du Québec nous étaient apparues extrêmement simples et fort bien documentées. Ernest Gagnon, en 1896, semble être le premier à en avoir donné l’essentiel dans un appendice au rapport annuel du ministère dont il était le secrétaire:

«M. Eugène Taché avait dressé le projet de la façade du Palais Législatif de Québec et y avait introduit les armes de la province avec cette devise: «Je me souviens,», dont il est l'auteur, et qui était alors *inconnue. Les plans et devis préparés par M. Taché, architecte, M. J.-B. Derome, ingénieur, et MM. Cousin, Trudelle, Saint-Michel et autres, dessinateurs, servirent de base et furent annexés au contrat relatif à l'érection du Palais législatif, — contrat qui fut passé devant M. Cyrille Tessier, notaire, le 9 février 1883, sous l'autorité d'un arrêté du Conseil exécutif du 22 janvier de la même année, et signé par M. Alphonse Charlebois, entrepreneur de travaux, d'une part, et, de la part du gouvernement, par l'honorable M. Élisée Dionne et M. Ernest Gagnon, On aperçoit la devise du Québec inscrite sous les armoiries au Parlement de Québec - Je me souviens. le premier comme commissaire et le second comme secrétaire du département des Travaux publics. Les parties signèrent aussi les plans annexés au contrat, sur lesquels étaient dessinées les armes de la province et la devise «Je me souviens». On peut donc dire que c'est à partir du 9 février 1883, date de la signature du contrat relatif à la construction de cette portion de l'Hôtel du Gouvernement qui est appelée le Palais Législatif, que cette devise: «Je me souviens» a revêtu un caractère officiel.» [Fin de l'extrait de Gaston Deschênes]

Donc, on comprend bien que M. Eugène Taché, qui était architecte et homme politique, fut chargé de faire les plans de construction du parlement actuel de Québec. M. Taché dessina les plans, et sur la façade, il avait reproduit les armes de la province, et sous ces armoiries il inscriva la devise «Je me souviens». À la signature du contrat avec le gouvernement du Québec le 9 février 1883, la devise fut alors considérée comme officielle.





Contexte de l'époque
La meilleure façon de comprendre le sens de cette devise est de se remettre dans le contexte d’époque. Que se passait-il dans la tête de D’Eugène Taché..? On sait que la conquête de 1760 était toute fraiche. Plusieurs se rappelaient les *atrocités commis par les militaires britanniques. Cela avait commencé bien avant 1760, lors de la défaite des plaines d’Abraham, et cela s’est continué bien après. Les québecois, *canadiens comme ont les appelaient à l’époque, n’ont pas accepté cette défaite. Le souvenir de la Nouvelle-France et du Régime Français était bien présent dans leur esprit. De plus, M. Taché est né en 1836, son père, sa famille et ses proches ont connu la période des Patriotes actifs de ce temps. On sait que l’année 1837 fut un grand tournant dans l’histoire des Patriotes. Taché était un homme instruit, politiquement engagé, il était au fait de son histoire.

Eugène Taché a aussi connu de son vivant les conséquences du soulèvement des Patriotes. Les Anglais vont faire payer cher aux canadien-français l’échec des *insurrections. La couronne britannique, pour rétablir l’ordre au Bas-Canada (Le Québec d’aujourd’hui), a envoyé Le Baron (Lord) Durham en 1838. Suite au rapport qu’il fit à la reine Victoria, le destin national des canadiens d’origine française aurait pu être à jamais anéanti… (*Voir le Rapport Durham). Donc, en tenant compte du contexte social et politique de l’époque, le sens de notre devise prend tout son sens : « Je me souviens ». Et pour confirmer ce contexte, regardons ce que Taché a mis autour de cette devise, sur la façade du pourtour du Parlement.

L’ensemble de l’œuvre de Taché : Le pourtour du Parlement
Il semble clair, en regardant les statues placées sur le pourtour de la façade du Parlement et entourant la devise que l’intention de Taché était de créer un sanctuaire de la mémoire, de l’histoire et de l’identité des canadiens-français. La présence des ces représentations historiques évoque une sorte de “Panthéon” des personnages ayant influencé le Canada-Français. On y retrouve *24 statues, dont 18 représentant des personnages d’origine françaises qui ont marqués l’histoire du Québec, 4 d’origine britannique et 2 d’origine amérindienne. On peut toujours se poser la question : De quoi Eugène Taché et les gens de son époque voulaient-ils qu’on se rappelle..? La question se pose-t-elle..? « Je me souviens » !


 

C’est en 1883 que cette devise apparait sur la façade de l’Hôtel du Parlement, c’est en 1939 qu’un texte de loi officialise la devise… mais depuis quand cette devise circule-t-elle dans la tête et sur les lèvres des canadiens-français..?

Même si l’on attribut à Eugène Taché la création de notre devise, il est facile de penser qu’elle circulait déjà depuis belle lurette. On sait que de la conquête (1760) à la *confédération (1867), cent ans durant, les canadiens-français n’ont jamais acceptés la défaite aux mains des anglais et ont tentés à multiples reprises de reprendre le pays perdu.

Un rappel d’histoire

Jacques Cartier, en 1534, et le premier européen à remonter le golfe puis le fleuve Saint-Laurent et d’explorer ses côtes. C’est lui qui nomma ce nouveau monde « Canada » (mot emprunté aux autochtones déjà sur place). Donc, le Canada est découvert et nommé par Cartier, un explorateur français envoyé par le roi de France François 1er. Jacques Cartier plante une croix à Gaspé le 24 juillet 1534 pour signifier l’appropriation des lieux au nom du roi de France.

Donc tous les français qui ont colonisés et se sont établis en Nouvelle-France (Canada nommé par Cartier) étaient des canadiens. Le Canada Français, à son apogée, comprenait le Québec et l’Ontario actuels, ainsi que toute la côte Est des États-Unis actuels. Ensuite, après avoir perdu le pays aux mains des anglais, la couronne britannique décida de séparé le Canada en deux pour faire place aux colons anglais. Soit le Bas-Canada (Québec actuel) et le Haut-Canada (Ontario actuel), la côte Est américaine était déjà aux mains des anglais (Nouvelle-Angleterre – États-Unis actuels) On nous a alors ôté le titre de canadien pour nous appeler « canadiens-français ». Même l’hymne national, le Ô Canada, fut écrit, paroles et musique, par des canadiens-français (La musique a été écrite par Calixa Lavallée, et les paroles par Adolphe-Basile Routhier). Cette hymne était à l'origine un chant patriotique canadien-français composé pour la Société Saint-Jean-Baptiste. Beaucoup plus tard les canadiens-anglais en ont fait une traduction, et la chambre des Communes à Ottawa a officialisé la chanson comme hymne national officiel... (On a aussi perdu notre hymne national) !







Texte de M. François Ricard, collaborateur (voir les sources à la fin du texte)

LA CONSTITUTION DE 1867 : UNE ESCROQUERIE

Nos élites politiques, lorsqu’ils nous parlent de la Constitution de 1867, soit par ignorance ou soit pour nous décevoir, nous la présentent comme l’aboutissement d’un processus hautement et populairement démocratique. Or rien n’est plus faux! C’est ce que je vais vous démontrer dans les quelques lignes qui suivent.

Je vais couvrir le sujet sous trois grands titres :

  • les conférences constitutionnelles
  • la promulgation de la constitution
  • l’élection de 1867

Les conférences constitutionnelles

Les conférences constitutionnelles de Québec et de Charlottetown en 1864 regroupaient des représentants de tous les partis politiques de l’Amérique britannique à l’exception du parti libéral (les rouges) du Bas-Canada. Déjà la démocratie en prend pour son rhume.

Dès l’ouverture des conférences, Brown puis ensuite Mac Donald et Cartier ont promis qu’on consulterait le peuple.

Au printemps de 1865, on demande aux habitants du Nouveau-Brunswick de se prononcer sur la nouvelle constitution. Ils la rejettent d’emblée. Il semble bien que les catholiques irlandais et les Acadiens se sont ligués pour empêcher l’adoption de cette constitution.

Alors on dépêche monseigneur Cazar de Québec et monseigneur Horan de Kingston auprès de ces ouailles égarées afin de les convaincre de revenir dans le droit chemin. Il faut dire qu’ils étaient partis de Québec avec des intentions pieuses et une bourse bien garnie qui leur avait été donnée par le gouvernement. La prière et l’argent sont des outils puissants de conversion. Chose étonnante : le clergé qui s’allie à un Brown qui est un conservateur réformiste, anticatholique et francophobe. L’Église a alors vendu son âme.

Par ailleurs, au Bas-Canada (le Québec), Mac Donald et Cartier craignent que la prière et l’argent ne soient pas suffisants pour obtenir une victoire aux urnes. Ils décident donc de rejeter toute forme de consultation populaire. Autrement dit, l’état, c’est nous. Et au diable la démocratie !

La promulgation de la constitution

Le 10 mars 1865, l’Assemblée législative du Canada-Uni (Bas et Haut Canada) adopte les résolutions de la conférence de Québec. Non sans mal : avec une seule voix de majorité chez les députés canadiens-français.

Au printemps de 1867, l’Assemblée législative du Bas-Canada bâillonne l’opposition libérale et adopte la constitution qui deviendra loi le premier juillet. Aucun appel au peuple pour légitimer cette démarche.

Cependant des élections doivent maintenant avoir lieu dans la nouvelle province de Québec. Les libéraux clament haut et fort que, s’ils sont élus, ou bien ils rejetteront cette constitution ou bien ils la modifieront en profondeur afin d’en faire une véritable confédération.

Les forces vives politiques, les conservateurs et le clergé, planifient donc une campagne électorale qui leur assurera la victoire et la pérennité de cette constitution.

L’élection de 1867

Les joueurs en présence
Le parti conservateur qui regroupe la bourgeoisie d’affaires, tant anglophone que francophone.

Le parti libéral (les rouges) qui compte des gens de la petite entreprise, des ouvriers et des intellectuels.

Le clergé (5 évêchés) qui orientait en grande partie l’opinion du peuple par les nombreux journaux qui lui étaient soumis et par son contrôle informel du système d’éducation public au primaire et son contrôle absolu des niveaux secondaire et universitaire.

Les forces économiques
Les principaux actionnaires du Grand Tronc, les principaux actionnaires du gros chantier maritime à Québec, près de 99% des anglophones appartiennent au parti conservateur. Ce sont les gens les plus riches du Québec. Sir G.-E Cartier était et ministre et avocat du Grand Tronc. Un cas flagrant de conflit d’intérêt.

Les salaires annuels moyens en 1867

  • le curé : 912$
  • le député : 450$
  • l’enseignant : de 140 à 400$
  • l’ouvrier : 300$

Le curé est relativement très riche; c’est lui qui préside la commission des écoles de la paroisse dont il est membre de droit. Il tient les registres civils et religieux. Il rencontre ses ouailles régulièrement à l’église, au confessionnal et lors de sa visite annuelle. A tous les ans il fait rapport à son évêque sur tous les aspects de la vie religieuse, morale, politique et économique de ses ouailles. Le curé a donc un ascendant rarement atteint car il repose en plus sur l’ouverture des consciences au confessionnal.

L’électorat
Seuls les mâles de 21+ ans ont droit de vote. Ceci représente 68.6% de la population.

De plus l’élection se fait au suffrage censitaire. C’est-à-dire que seuls ceux qui rencontrent les critères qui suivent ont le droit de voter :

  • A Montréal les propriétaires d’une maison valant au moins 300$
  • Les locataires avec une location de 30$
  • Hors de Montréal les propriétaires d’une valeur de 200$
  • Les locataires avec une location de 20$

Alors, une fois ces critères appliqués, il ne reste plus que 15.4% de la population totale qui ont effectivement le droit de vote. C’est ce 15% de la population qui va décider de l’adoption définitive de la constitution. Et dire qu’on nous impose une loi sur la CLARTÉ.

Le candidat

  • Il devait être accepté par le chef de parti
  • Sa mise en nomination avait lieu à l’endroit et à l’heure désignés par le rapporteur du comté.
  • L’élection était publique. Nul ne pouvait cacher son choix à quiconque.

Les manœuvres électorales
L’argent:
L’argent qui était le gros atout des conservateurs. Un Cartier en déroute qui envoie ce télégramme à Hugh Allan « encore 10 000$ ».Ce télégramme est aux archives.

Le clergé:
Les cinq évêques qui envoient des mandements à tous leurs curés qui doivent lire ces directives en chaire par deux fois. On rappelle à tout le monde que les conservateurs représentent le « bien » et les rouges, le « mal ». Les curés et vicaires obligent en conscience les électeurs de leur paroisse à voter pour les conservateurs conformément aux directives reçues de leur évêque et refuse les sacrements à ceux qui ne s’y soumettent pas. Un vote libéral était assimilé à un péché mortel plus grave que l’adultère. Ces comportements cléricaux sont documentés et prouvés pour au moins 24 paroisses. Mais tous les historiens admettent que ce fut le cas pour toutes les paroisses des cinq diocèses.

L’élection par escamotage:
On offrait au candidat une somme d’argent ou un poste bien rémunéré en retour de son désistement. Si le candidat refusait le dédommagement, dans les cas où la lutte était serrée, on procédait à son enlèvement le jour fatidique. N’étant pas là à l’heure dite, l’officier rapporteur n’avait d’autre choix que de déclarer son adversaire élu. Les preuves existent que cette manœuvre a été utilisée dans trois comtés.

Les fiers-à-bras:
Dans au moins deux comtés de Québec et dans plusieurs comtés de Montréal des hommes de main se tenaient près des bureaux de scrutin et empêchaient certains citoyens d’exercer leur droit de vote.

La publication des noms:
Si un citoyen votait du mauvais bord, aussitôt son curé le savait et il devait en subir les conséquences. De plus un employé se voyait forcé de voter comme son patron. Sinon il était remercié.

Le défranchissement:
L’officier rapporteur avait le pouvoir de rayer les résultats de paroisses complètes et il n’y avait aucun recours contre cette manœuvre. On s’est servi de cette manœuvre dans au moins deux comtés : L’Islet et Kamouraska. Dans les deux comtés les conservateurs furent élus de justesse.

Les résultats

23 députés élus par acclamation:

  • 12 comtés anglophones conservateurs
  • 3 comtés conservateurs par enlèvement
  • 2 comtés conservateurs par dédommagement
  • 3 comtés conservateurs par acclamation (châteaux-forts)
  • 3 comtés rouges par acclamation (châteaux-forts)

42 comtés au suffrage des électeurs:

  • 28 conservateurs
  • 14 rouges

Grand total:

  • 48 comtés conservateurs
  • 17 rouges

Victoire apparente du parti conservateur.

Analyse des résultats

60% seulement des électeurs se sont présentés pour voter.
40% se sont abstenus…parce qu’ils n’osaient s’afficher rouges à cause des conséquences désastreuses qui s’ensuivraient.

De ceux qui ont voté, soit 9% de la population:

  • 51.6% ont voté conservateur
  • 48.4% ont voté rouge

La nouvelle constitution n’a donc reçu l’approbation que de 4.6% de la population. Quelle clarté!!! N’eut été des abstentions, les rouges auraient gagné haut la main.

Cette élection truquée nous a privés d’une constitution et d’une confédération qui nous uniraient encore aujourd’hui et dont nous serions fiers.

Post scriptum
En 1876 dans Charlevoix et en 1878 dans Berthier, des curés sont intervenus comme la plupart de leurs congénères l’avaient fait en 1867. Les libéraux ont contesté en cour. A chaque fois la cour a donné raison aux libéraux et annulé l’élection, considérant l’intervention cléricale indue. On aurait dû faire cela en 1867.

François Ricard, 14 novembre 2009

Sources:
Le Québec et la Confédération : un choix libre? - Marcel Bellavance;
The Québec Bishops and Confederation - Walter Ullman;
La naissance de la Confédération - Jean-Charles Bonenfant;
Unequal Union -S. Ryerson;
Le siège métropolitain du Québec et la naissance de la Confédération - Armand Gagné.


<< Je suis friand d'histoire. Pour moi c'est comme une enquête criminelle. A force de suivre des indices d'un auteur à un autre, on découvre petit à petit la vérité. Et la vérité c'est que les Cartier, les Langevin et cie n'ont pas été fait SIR pour leurs beaux yeux... >> - François Ricard



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Commentaire de Mme Normande Imbeault

Mon voeu le plus cher...

Mon voeu le plus cher: permettre à nos élus de voter par scrutin secret à l’Assemblée nationale pour enfin les libérer du carcan esclavagiste de la ligne de parti qui fait du premier ministre un véritable dictateur.Ils cesseraient alors d’être des béni-oui-oui pour devenir de véritables élus responsables.

Il n’est pas facile d’expliquer à un profane les ramifications extrêmement complexes du fonctionnement du parlementarisme d’inspiration britannique…Le Premier Ministre lance quelques opinions et regarde autour de lui, dans l’expectative. C’est le signal envoyé au béni-oui-oui , le ministre concerné, pour qu’il dise oui. Il est suivi, dans l’ordre de préséance, par le béni-oui-oui senior- ou Vice-Premier Ministre, comme on le nomme parfois- et du béni-oui-oui junior-le ministre délégué. Suivent les autres béni-oui-oui qui donnent leur accord en se levant à demi de leur banquette parlementaire. La démocratie en action….

Reprenons le pouvoir qui nous appartient pour le redonner à ceux qui nous représentent.


Commentaire de M. François Ricard

Le scrutin secret, base de toute démocratie

Le scrutin secret, base de toute démocratie: Le scrutin secret est à la base même de la démocratie. Pourtant ce principe fondamental n'est pas respecté en l'enceinte la plus importante de notre système de gouvernement: l'Assemblée nationale. Nos élus votent par cul levé au vu et su de tous, surtout de leur chef de parti qui leur impose le respect intégral de la ligne de ce parti. C'est ainsi que l'on fait de notre premier ministre un véritable dictateur pour la durée de son mandat. Il a un pouvoir de vie ou de mort sur chacun de ses députés et ministres. Démocratisons notre Assemblée nationale. Permettons à nos élus de voter librement selon leur conscience et selon les attentes de leurs commettants et non selon une ligne de parti qui rappelle le fonctionnement de la mafia.

Le scrutin secret permettrait au député, dans l'immédiat, de bien représenter ses électeurs. Il n'en demeure pas moins que le député doit aussi rendre des comptes aux électeurs qui ont le droit strict de connaître les actions prises par leur représentant. Il s'agirait alors de tenir une comptabilité des votes pris à l'Assemblée nationale et le lendemain d'une annonce d'un prochain scrutin national, le Directeur général des élections rendrait public ce rapport des votes de l'Assemblée nationale. Le travail du député serait alors jugé et par son parti et par tous les électeurs. Je suis fort conscient que pareille approche diminue l'importance d'un parti politique et réduit considérablement l'empoigne que peut exercer un premier ministre qui est un véritable dictateur dans l'état actuel des choses. C'est le prix de la démocratie.





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